Adresse de la boutique :
64 rue des Chantiers
78000 Versailles

Téléphone :
06 11 45 57 51

PHOTOS PLUS BAS CLIQUER SUR LES VIGNETTES POUR LES AGRANDIR PUIS SUR LA PHOTO POUR LA FERMER

ART & AUTOMOBILE

HISTORIQUE ATELIER T.F. :

Caroline et Tristan FOURNIER

Déjà enfant, Tristan assemblait et collectionnait les maquettes du commerce et lorsqu'il ne trouvait pas le modèle souhaité, il le réalisait lui-même. Il eut ensuite un début de vie professionnelle  "raisonnable" en exerçant le métier de prothésiste dentaire pendant une vingtaine d'années.

Caroline, passionnée de mécanique et de belles carrosseries, blacksonnait la 403 familiale dès l'âge de 10 ans… Devenue institutrice par sagesse , la passion de l'auto restait omniprésente.

En 1984 ils se rencontrent au détour d'un circuit automobile, abandonnent leurs activités respectives et très vite mettent en commun leurs vies et leur passion. Ainsi est né l' Atelier Fournier, maquettisme automobile à l'échelle 1/8 ième . Ils fabriquent sur commande des maquettes qualifiées d'orfèvrerie, très détaillées, très mécaniques et surtout entièrement réalisées à la main. Le souci d'authenticité, la qualité des matériaux et les finitions exceptionnelles enthousiasment très vite des amateurs d'art comme Hervé
Photo:
Simon-Pierre TOURETTE-FOURNIER

Ogliastro-Vuitton, Pierre Bardinon ou Alain Prost… Déjà sortent des Bugatti Brescia, T.19 Indianapolis, T.22, T.18 Roland Garros, T.37, une RR Légalimit 1906. «   Nous avons choisi une assez grosse échelle : le 1/8 ième , qui permet de reproduire beaucoup de détails et de faire fonctionner des mécanismes. Si l'on s'en tient au 1/20 ième ou au 1/43 ième , on donne une allure d'ensemble à la maquette sans retrouver les détails qui plaisent à nos collectionneurs. Maintenant, la question classique et flatteuse que l'on nous pose (la dernière fois, Jean Todt à Charade devant notre F40…) est de savoir si le moteur fonctionne !

Au 1/8 ième c'est malheureusement impossible car les matériaux ne seraient pas assez résistants ; nousessayons de faire fonctionner sur le modèle ce que le client peut manipuler. On nous a très vite demandé des Ferrari ; d'abord une 308 GTB puis une Daytona du NART ». Le propriétaire de ce modèle mythique au palmarès impressionnant laisse volontiers sa voiture aux mains des deux artistes qui, comme ils le feront pour chaque modèle par la suite, relèvent les côtes et multiplient les photos pour transcrire au 8 ième .

Une fois les pièces détachées réalisées, C. et T. peuvent débuter le montage sur le marbre. Lorsque tout est ajusté, l'ensemble est à nouveau démonté pour être chromé, sablé, peint ou poli… Les verrous du capot sont montés sur ressort, le carter moteur est fraisé dans un bloc d'aluminium ; la solidité est garantie car le châssis tubulaire en laiton est brasé à l'argent. Comme la colonne de direction est reliée à un boîtier, le volant permet de braquer les roues. Coté finitions, cette maquette est étonnante : les suspensions sont montées sur silentblocs, les sièges recouverts de peau d'agneau et équipés de harnais… «Nous avons construit 5 exemplaires de la Daytona Racing et une de route ; cette dernière témoigne de notre progression puisque très sophistiquée : à gauche du dossier conducteur, une manette déverrouille le coffre AR et une autre actionne la trappe à essence munie d'un ressort, les phares escamotables sont commandés depuis le tableau de bord, les essuie-glace s'écartent sur le pare-brise vers l'extérieur…etc ».

Exposée à l'Hôtel Byblos de Courchevel, la première Daytona avait retenu l'attention d'Alain Prost, autres stars et grands collectionneurs ; quatre d'entre eux en commandèrent un exemplaire et patientèrent de nombreux mois avant de recevoir leur œuvre d'art numéroté
Nouveau challenge avec la F40

Le couple s ‘enthousiasme pour la F40 apparue en 1988. «  La F40 est très sophistiquée, tout est visible. p our sortir ce nouveau modèle, un an de travail sera nécessaire. La principale difficulté résidait dans la coque : fallait-il la reproduire en tôle de laiton martelée comme nous avions l'habitude de traiter nos carrosseries ? » La réponse, ils la trouveront grâce aux judicieux conseils d'Alain Prost et de Jean Rédélé :  « Vous êtes trop près de la vérité, il faut la faire comme la vraie ! » Pari tenu ; ils optent pour les matériaux composites, solution la plus compliquée puisqu'il faut trouver les trames de carbone kevlar (2 tissages différents) et réaliser le moule (17 éléments pour sortir une carrosserie).
 

Le concessionnaire local, Philippe Gardette, met 2 voitures à la disposition des artistes qui dessinent, photographient, cotent, sculptent ; puis viennent usinage, fraisage, tournage, taraudage, filetage etc…

Toutes les pièces constituant ce petit bolide sont maintenant réalisées ; reste à le chausser. Proximité oblige, les deux équipiers choisissent de reproduire les MXX que MICHELIN a étudié spécialement pour lui : « MICHELIN, enthousiasmé par l'aventure, nous a aussitôt fourni plans et conseils ».

Après quatre mois d'efforts : usinage des masters en bronze, fraisage de la bande de roulement puis moulages, ils obtiennent les pneumatiques au 1/8 ième .

Avec ses divers mécanismes (phares escamotables depuis le tableau de bord, un câble actionne la gâche d'ouverture de portières, vitres coulissantes en lexan, custode arrière en plexiglas thermoformé, etc) la voiture crée l'événement et l'audace des deux artistes est saluée dans le microcosme. «  Ici, pas de travail en série ! Pour refaire un modèle identique, nous recommençons le travail et passons à nouveau environ un an ». Sis exemplaires numérotés de la F40 sont sortis des ateliers durant les années 90. L'un d'eux, jaune puisque réalisé pour le ² FF40 ² de Bruxelles (FERRARI Belgique 40 ième anniversaire, septembre 92) et basé en Auvergne, fut exposé et soumis à l'admiration du public dans de nombreux pays : New-York

(Galerie 'art et l'automobile de Jacques Vaucher), Madrid (Retromovil ), Barcelone (Auto Retro Barcelona), Valencia (Motor Epoca ), Turin ( Automotoretro dans l'ancienne usine FIAT), Stuttgart et Bopfingen, Genève (Salon de l'auto) et bien sûr Paris et de nombreuses villes françaises…

Une anecdote qui émeut encore Caroline et Tristan remonte en janvier 1994 : Tristan, amoureux des belles maquettes depuis sa jeunesse, avait une admiration toute particulière pour Manuel Olivé Sens (maître mondial en la matière) et conservait tous les documents retraçant sa carrière «  Un vrai press-book d'attaché ! Quelle émotion le jour où ce dernier a exprimé le désir de nous rencontrer ! Il nous a fait le cadeau de venir avec sa dernière réalisation : une ASTON MARTIN DB3S au 1/10 ième ( une merveille à l'état pur !), avant d'aller la livrer à Peter Livanos aux Etats Unis ; nous lui avons fait le nôtre en lui offrant tous nos plans, photos et documents sur la F40 qu'il avait en commande. Malheureusement son œuvre devait rester inachevée, Manuel nous quittant l'année qui suivait ».

Il ne fallait pas abandonner les bugattistes ! Etaient en attente le T32 (Grand Prix de Tours 1923) et le
T57 G (Le Mans 1937) tous deux dits " Tanks" . «  Pour réaliser le T32, nous sommes allés au Musée de Mulhouse où se trouve le seul exemplaire authentique survivant. Nous avons dû déposer la carrosserie complète afin d'accéder aux organes mécaniques et châssis puisque aucun plan ne subsiste. Après une semaine de croquis, mesures et photos, instruits par notre regretté Maître, nous nous sommes lancés dans la création d'une maquette très mécanique où l'accélérateur actionne la tringlerie des carburateurs, le frein à main serre les mâchoires dans les tambours arrières, le levier de vitesse permet de sentir les crans de chaque rapport, etc… ». La 57G bénéficiera du même genre de mécanismes fonctionnels ; à signaler en plus le réglage de l'avance à l'allumage depuis un levier au tableau de bord qui commande, par renvoi de tringleries et rotules, la rotation de la magnéto ! Des photos d'époque fournies gracieusement par la petite fille du pilote victorieux Robert BENOIST ont permis de reproduire le pare-brise rabattable imposé par la réglementation en vigueur à cette époque pour les voitures 2 places disputant les 24 heurs du Mans.

Dernier défi : l'AUTO-UNION Type C

 

 

Le dernier chantier entrepris par Caroline et Tristan est une AUTO-UNION T.C de 1936 pilotée par Bernd ROSEMAYER . Comme pour la plupart des voitures de course historiques il n'existe plus aucun plan et la vraie se trouve précieusement conservée au cœur de la collection AUDI.

C. et T. se rendent à Ingolstadt au Musée AUDI et cohabitent durant une semaine avec Le monstre à l'échelle

Elle est propulsée par un moteur 16 cylindres en V placé en position centrale arrière. « Cette voiture conçue par Ferdinand Porsche est d'une extrême complexité à reproduire à la main, car non seulement les techniques utilisées étaient très élaborées (suspensions par barres de torsion insérées dans les tubes du châssis, roues AV articulées sur doubles sphères et bras longitudinaux etc…) mais la plupart des pièces détachées étaient réalisées en fonderie comme on le fait sur les voitures de grande série ; c'est le plus difficile à réaliser à la main ».
Plus de 2000 heures de travail auront été nécessaires pour réaliser cette pièce unique, futur objet de divers concours d'Art.

Des artistes à part entière

«  Si l'on se contente de réduire mathématiquement les côtes de la voiture à l'échelle 1/8 ième , la maquette paraît fausse. Là où l'œil voit les courbes à l'échelle 1, il relève des différences au 1/8 ième . Des détails paraissent trop petits et d'autres trop gros. Nous sommes obligés d'interpréter les proportions et de tricher pour que la maquette reste harmonieuse. C'est ce qui nous a rapprochés du concept de la sculpture ».

De la maquette à la sculpture en dinanderie

« A chaque fois que nous exposions des maquettes en cours de fabrication dont les carrosseries n'étaient pas encore peintes, tout le monde s'émerveillait de ce travail de dinanderie (martelage et mise en forme des tôles de cuivre ou laiton). Pourquoi les peignez-vous ? Quel dommage de cacher ce beau travail ? est ce que nous entendions couramment ». Caroline et Tristan décident alors d'appliquer cet art du métal martelé à l'automobile en évoquant chaque modèle de voiture par sa silhouette en volume ; quelques détails caractéristiques choisis permettent de reconnaître le modèle. C'est un maître en la matière de la région, Meilleur Ouvrier de France en dinanderie qui leur a permis de peaufiner leur technique en les initiant à l'art du rétreint, du recuit, du repoussage et du planage ; lui aussi qui leur a appris l'existence de ces outils magiques que sont le rognon, la bigorne, la tête de serpent, la salière, le triboulet et autre batte ...

C. et T. sont installés dans une ancienne ferme à 20 Km de Clermont-Ferrand et l'étable sert maintenant
d'atelier de chaudronnerie ; c'est là que l'on trouve la forge de recuit du métal et où se préparent les cuissons des patines…

La dinanderie fait partie des savoir-faire traditionnels de l'Auvergne ; ne cherche-t-on pas avec espoir à dénicher dans les brocantes la fontaine, la bassinoire ou le confiturier martelés à la main ?

C'est lors de la visite de Jean TODT à Clermont-Ferrand dans le cadre de la SATCAR (Semaine des Arts Techniques et Cultures de l'Automobile et de la Route), que le patron de la Scuderia, auvergnat d'origine, se voyait offrir avec émotion une Daytona en dinanderie surgissant de la pierre de Volvic, créée par nos deux artistes…histoire d'emporter un peu du pays… 
Déjà deux de leurs réalisations, une Rolls et une Daytona construites il y a une quinzaine d'années ont doublé leur prix au cours de ventes aux enchères…
Simon-Pierre TOURETTE-FOURNIER tombé très jeune dans la marmite de l'automobile et passionné d'audiovisuel réalise des photos d'art.


© Copyright: Roc Racing Historic